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Perte
de neurones
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![]() Michel Quaesaet |
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Michel Quaesaet | ||
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Humour ? |
L'un de mes rares neurones en a
heurté un autre, et sans le vouloir la bousculé. Naturellement,
il sest aussitôt ensuivi une rixe de neurones. Les choses étant ce quelles sont, ce genre de bagarre finit toujours par un tollé général. Comme quand tu vas au troquet boire un whisky, puis un deuxième, puis un autre encore, et que tu avoues ensuite navoir pas dargent. En général, ça ne plaît pas, mais c'est juste une affaire entre le barman et toi. Pourtant, en moins de cinq minutes, le bistrot est transformé en champ de bataille. Pareil avec les neurones. Lorsque deux neurones sénervent, ils se battent entre eux. Forcément, comme dans chaque duel, il y a un gagnant et un perdant. Et toi, te voilà avec un neurone de moins. Hélas ! le drame ne sarrête pas à ce simple duel. Le neurone vainqueur, après avoir dévoré le cur du vingt culs, se monte la tête en se disant : « Je suis le plus fort, le plus brave, le meilleur. » Il part alors en quête d'un quelconque neurone à provoquer en duel, et balance son gant à la face du premier venu. Lequel, hors de lui, court chercher son papa : « Papa, y fait rien quà membêter ! ». Et le papa neurone, furieux, sempresse illico daller trouver ce chenapan de neurone pour lui flanquer une mémorable correction. Lautre avait prévu le coup. Pas con (c'est un neurone ou pas ?) : il a rameuté une cinquantaine de ses copains. Résultat, le papa et le fiston ne font pas le poids. Te voilà avec encore deux neurones de moins. Mais feu le neurone fiston du défunt neurone papa avait, comme par hasard, un grand frère Corse, et qui justement rentre à l'instant du maquis, accompagné de quelques cent cinquante potes neurones du F.L.N.N.(*) armés jusquaux dendrites. À trois contre un, te revoilà avec au bas mot quatre-vingt-dix neurones de moins... Et un mal de tête pas piqué des axones. Létat policier des neurones, pour juguler ce début de guerre civile, fait intervenir larmée. En effet, il faut vite remettre de lordre dans tout ça ! Trente-cinq mille neurones sont mobilisés, tandis que les neurones du F.L.N.N. se terrent dans le maquis. Pour les déterrer, larmée nutilise ni pelles ni pioches, non. Plus radicalement, elle envoie ses blindés... Là, crois-moi, ta migraine ne s'arrange pas du tout ! Voilà dans quel état je suis ce matin... Dire qu'un instant jai cru avoir mal au crâne à cause d'une simple bouteille de whisky descendue hier soir ! Comme quoi, il ne faut jamais tirer de conclusions hâtives, surtout quand leur évidence paraît s'imposer. Bordel ! on doit savoir faire marcher ses neurones, non ? (*) Front de Libération Naxional des Neurones (Ndlr). |
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© Michel Quaesaet - 2002 |
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