
Didier-Michel Bidard
|
|
... Nous allâmes
souvent où gisent les péniches,
Mais les ans ont passé dans les bocaux en verre,
Aux pâtures du temps et chacun dans nos friches,
Nous labourons encore un bonheur plus sévère.
Nous étions si petits dans un amour si grand,
Il a fallu des jours et la cendre et la craie,
Toute l'eau d'un moulin et l'enfer des aimants,
Pour qu'hier soit demain dans l'ombre retournée...
Il y eut des odeurs et parfois le santal
Quête, herse, dans les tiroirs encombrés de mon âme,
Ce parfum qui est toi, Ô ma femme vestale,
Il me grave, il me tue et je nais de t'aimer !
Nous allâmes souvent où gisent les péniches,
À l'orée des marées, sur la plage sans fin,
Dans les eaux emmêlées comme une empreinte riche,
Souviens-toi d'un baiser dans le grand vent marin...
|
|
|