
Yann Brugenn
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À l'orient
se lève le soleil
Pour rejoindre un frère au midi,
Sosie nouveau qui l'émerveille,
Le rencontre pour s'unir à lui.
Les étoiles une à une se meurent,
Tombent çà et là, impuissantes
Dans leur océan, tombeau des curs.
Devant mes yeux embués,
La lune va vers les soleils amants,
Dans leur lit, ciel rosé,
Celé dans le firmament.
Les astres rois épousent la candeur
De la vierge reine pâle de la nuit
Qui s'unit en silence en leur cur
Au-dessus de la terre endormie.
Sous mon corps vaincu, vide d'espoir,
Tangue et remue la terre inassouvie
Prête à s'ouvrir pour me recevoir,
Amoureuse ou haineuse de ma vie.
Tout se mêle sous un rideau de brume,
Plus un bruit ne m'enveloppe,
Seul mon cur battant timide
Qui s'appête à me délaisser,
emporté par mon dernier souffle.
Le silence solitaire me bat, m'écrase,
M'oppresse, sûr de sa victoire.
Je m'en vais, glisse et pars
Doucement, sans effort je pars
Dans un tourbillon de nuages en deuil
Qui s'écartent, m'accueillent.
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