
Yann Brugenn
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Enfant, je te
voulais ma seconde mère,
Femme dont la splendeur m'attirait ;
Tu m'es apparue depuis plus sévère,
Avec un autre regard je sais t'admirer.
Je rêve devant les armes de ta puissance,
Tes calmes profonds ou tes folles furies.
Que tu bondisses ou que tu danses,
Tu sais devenir l'amante ou l'amie.
Dans tes amours
tu demeures capricieuse,
Aujourd'hui tendre, demain plus qu'infâme,
Un matin gaie, le soir malheureuse,
Je me fonds dans tes états d'âme.
Tu m'embrasses mieux qu'aucune plage,
M'engloutis dans un profond baiser
Pour m'entraîner, tel un coquillage,
Dans un éternel voyage passionné.
Bleu ou gris,
chaque jour le ciel t'épouse
Dans un caprice de tous les matins ;
Il trouve en toi l'épouse jalouse
Qui laisse cette idylle sans lendemain.
Comme lui, de toi je reste amoureux,
De ta quiétude et de tes colères ;
Apprends qu'un soir, dans ton sourire bleu
Je viendrai me perdre, immortelle mer.
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