Marcel Ricard est (était ?) un drôle de bonhomme croisé du côté d'Alençon. Âgé, bossu, plus large que haut, sa passion : écrire des poèmes érotiques à des dames de rencontre. Étonnant petit homme !

L'autre soir au bal
Cherchant à faire des fredaines
J'ai fait par un fait tout à fait banal
La connaissance d'une beauté souveraine
C'est une belle polonaise
Au regard fracassant
Qui, pour me sentir plus à l'aise
Je lui dis « allons sur un banc »
Belle fille et svelte, élancée
Avec une poitrine fortement avancée
« De savoir votre petit nom
Serait-ce indiscret ? »
« Que non ! » qu'elle me répond
Pour vous, ce ne sera pas un secret
Et de sa voix divine
Elle me dit : « Martine. »
« Martine, voulez-vous ? Allons danser. »
Et l'ayant étroitement enlacée
Son nom s'alliant avec son agréable personne
Je lui dis peu avant que minuit sonne :
« Votre nom m'inspire à vous faire des vers. »
Et la regardant dans ses yeux pervers
Je les lui sors, chauds
La danse aidant, c'était un tango
« Martine, vous dansez comme une ondine
Quand je vous tiens sur ma poitrine
De sentir vos adorables tétines
Cela se ressent où l'on devine. »