
Yann Brugenn
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Une douleur
lourde et sinistre
Teintée de nuit d'hiver
Accrochée à une pensée triste,
Je viole le froid sévère,
Errant solitaire,
Un chagrin dans la main
Comme une valise de séparation
Sur un quai veuf du matin
Que souille une affliction
Venue amère.
Une peine rivée au doigt
Comme une bague brisée,
Perdue à jamais dans l'émoi
Dans un souvenir mouillé,
Je désespère.
Une larme dans la main,
Je serre un sanglot en transe
Qu'une plainte immobilise enfin
Dans un sursaut, influence
Solidaire.
Une goutte amère et stérile
Comme le temps de ton absence
Tremble, seule et fébrile
Sur ma joue, sans abstinence
Envahissante.
Elle coule ma solitude
Qui doucement se mue
En une morne incertitude
Qui grandit éperdue
Et pesante.
Et s'alourdit le poids
D'un chagrin, d'une peine,
D'un sanglot aux abois
Et d'une larme reine,
En vainqueurs ;
Seul devant l'immense temps,
Ennemi fort et cynique,
Je fixe et j'attends
Un retour hypothétique
Sans heure.
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