
Yann Brugenn
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Complice d'un
vœu chuchoté,
La porte muette se referme
Sur ma sortie,
Sur mes pensées et mes secrets
Que tu cloîtres et enfermes
Loin de ma vie.
Le doute me tient en laisse,
Docile et anxieux
Je le suis,
Mû par une question qui blesse
D'un trait vigoureux
Mon souci.
Je foule les
veines de la ville,
Repaires des âmes endormies
Sans heurts,
Qui consument tranquilles
Une troisième étrange vie,
Ailleurs.
J'écrase les pas fantômes
Qui maquillent le bitume
Méprisé
Par mes pensées moroses,
Souillé par mon amertume
Éplorée.
Et derrière
mes pâles idées,
J'abandonne un espoir
D'hier.
Une vision trop vite édifiée
Sans appui en mémoire
Amère.
Sûr, l'astre froid et cynique
Jette sa pâleur sinistre
Affirmée
Sur mon trouble pudique
Qui tremble triste
Et dénudé.
Car ma tendresse
se désempare,
Elle se traîne, me fuit et me frôle,
Essoufflée ;
Elle questionne son cœur hagard
Que je sens et qui m'enjôle
Encore aveuglé.
Et je vais après l'oubli
Que je perds, qui me suit
Et m'échappe,
Comme elle...
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